Dossiers pédagogiques
Le Temps des Collections
Ce programme lancé en 2012 au musée des Beaux-Arts de Rouen est l’une des toutes premières initiatives en France pour remettre les collections au cœur de la programmation des musées. Il s’agit à chaque fois de révéler la richesse et la variété des collections publiques, de dévoiler l’envers du décor et le mystère des réserves et de favoriser les redécouvertes en ouvrant les musées à de nouveaux regards. De nombreux invités se sont succédés, conservateurs, historiens, artistes, personnalités du monde de la culture, ou plus récemment le public avec la Chambre des visiteurs.
L’invité central de cette sixième édition est une grande institution nationale, le musée d’Orsay, qui vient de fêter son trentième anniversaire (2016). Sa considérable collection se déploie bien au-delà des tableaux impressionnistes, et offre un panorama très complet de la naissance de l’époque contemporaine. Avec les progrès de l’industrie et des techniques, dont les Expositions Universelles scandent les plus belles réussites, le 19e siècle est une époque particulièrement riche pour les arts appliqués.
Ce sont ces trésors d’art décoratif, auxquels s’associent les prêts prestigieux de la célèbre maison d’orfèvrerie Christofle, de l’association French Lines, de Von Vegesach et de la Maison du Bois de Moutiers, que nous avons choisi d’inviter dans cinq musées métropolitains. Ces expositions inédites mettent en lumière de très grands artistes qui ont révolutionné les pratiques et inventé des formes nouvelles. Le mouvement anglais Arts & Crafts, les créateurs et entrepreneurs que furent Gallé, Guimard, Christofle, Thonet, nous conduisent à travers cinq continents, des arts décoratifs, jusqu’aux sources du design moderne.
Cette septième édition propose six expositions autour de la thématique de la mode et du textile. Tissus, costumes, robes, bijoux et bien d’autres créations exceptionnelles sont mises à l’honneur. Ces expositions présentent les spécificités vestimentaires de périodes emblématiques de l’histoire. De l’antiquité à l’époque contemporaine, de nombreux objets n’ayant jamais été présentés sont à découvrir !
Si cette huitième édition du Temps des Collections propose six expositions autour du thème des secrets dévoilés c’est qu’un nouveau musée est en train de naître à Rouen : le projet Beauvoisine, réunissant le musée des Antiquités et le Muséum d’Histoire naturelle. Son projet scientifique et culturel, élaboré par les équipes scientifiques, avec l’appui de personnalités qualifiées et d’une grande enquête de terrain sur les attentes du public, a été adopté le 4 novembre dernier par l’assemblée Métropolitaine. Le temps est venu d’en dévoiler un peu plus les intentions pour mieux les partager. Selon l’approche transdisciplinaire qui guide ce projet, nous voyageons dès maintenant des trésors archéologiques retrouvés aux énigmes de la biodiversité, des coulisses de la création aux secrets des textiles qui nous habillent. Les créations de Mehdi-Georges Lahlou revisitent les stéréotypes culturels hérités de l’histoire, pour les relier aux interrogations du monde contemporain. Beauvoisine se dévoile, en testant en vraie grandeur certaines des pistes retenues pour le futur musée.
Expositions
L’exposition Trésors enluminés de France fait découvrir une facette méconnue, voire inédite, des collections médiévales et Renaissance des musées français. Manuscrits et feuillets enluminés souffrent d’un grand éparpillement, et si en France la majorité d’entre eux sont conservés par les bibliothèques publiques ou les centres d’archives, les pièces des musées et des sociétés savantes régionales sont le plus souvent peu documentées. Elles n’en constituent pas moins de précieux témoignages de l’art de l’enluminure. Un regain d’intérêt se manifeste depuis quelques années à travers les grands musées européens pour ce pan trop souvent ignoré de leurs collections.
L’exposition s’attache aux grandes évolutions stylistiques de l’enluminure, de la simple somptuosité de la lettre ornée à la véritable peinture de manuscrit, ainsi qu’aux différents usages du livre et de l’illustration.
Peu de gens le savent, Picasso a résidé et travaillé pendant cinq années en Normandie, dans son château de Boisgeloup, près de Gisors. Jusqu’ici, aucun ouvrage, aucune exposition n’avaient été consacrés à cette période intensément créative, qui s’étend de 1930 à 1935, et voit Picasso pratiquer particulièrement la sculpture, mais aussi la peinture, le dessin, la gravure, la photographie avant de s’adonner à l’écriture.
Invitation à découvrir les multiples facettes d’un génie en perpétuelle métamorphose, mais aussi de le percevoir dans sa relation avec l’histoire des arts et des techniques, au sein des extraordinaires collections de la Réunion des Musées Métropolitains.
En raison de leur fragilité, les œuvres sur papier composent une partie peu visible des collections. Il est d’autant plus nécessaire de rappeler à Rouen la place capitale que le dessin tient dans la création artistique que la richesse de son cabinet d’arts graphiques fait du musée des Beaux-Arts un lieu de référence dans ce domaine.
La présentation d’une exposition consacrée aux dessins anciens du musée fournit l’occasion d’une proposition ambitieuse qui transcende les époques et confronte les approches, pour interroger sur le sens de cette association mystérieuse de l’œil et de la main à l’origine de tout travail graphique. C’est aussi l’occasion de tisser des liens avec de prestigieuses institutions patrimoniales : parallèlement à la rétrospective Jean-Jacques Lequeu (1757-1826), bâtisseur de fantasmes que le musée du Petit Palais à Paris consacre à cet architecte visionnaire, un partenariat exceptionnel noué avec la Bibliothèque nationale de France permet de présenter des œuvres inédites d’une figure encore méconnue des Lumières, née à Rouen au milieu du 18e siècle.
Située entre la rue Saint-Lô et la rue aux Juifs à Rouen, la « Maison Sublime » est le plus ancien monument juif de France. Découverts lors de travaux de rénovation du palais de justice en 1976, ses vestiges remontent au XIIe siècle. Les origines de cet édi ce en pierre font encore débat, les savants s’opposant pour déterminer s’il s’agit des restes d’une synagogue, d’une école rabbinique (yeshiva) ou de la demeure d’un notable juif des environs.
À l’occasion de travaux de restauration de ce monument, le musée des Antiquités propose la première exposition jamais consacrée en France comme à l’étranger à la vie intellectuelle et la culture juives du Moyen Âge.
L’exposition Arts et cinéma : les liaisons heureuses est la première en France à explorer les liens entre les arts plastiques et l’une des plus grandes révolutions visuelles du monde moderne : le cinéma. Un parcours chronologique mêlant extraits de films, peintures, sculptures, affiches, photographies, costumes, dessins et maquettes permet d’apprécier les relations que les artistes du 20e siècle nouèrent avec le cinéma, depuis son émergence jusqu’à son admission au rang de septième art.
En 1928, Paul Nelson fait découvrir le village de Varengeville à Marcelle et Georges Braque. Ils décident d’y acquérir une maison et d’y faire construire un atelier et, dès 1930, y font des séjours prolongés jusqu’au décès de Braque en 1963. Varengeville ap- porte une respiration dans l’œuvre de l’artiste, le site normand le nourrit et lui inspire de nouveaux thèmes, qu’il s’agisse des pay- sages qu’il peint jusqu’à son dernier souffle, des motifs plus ruraux comme les vélos ou les chaises de jardin ou des matériaux naturels qu’il se met à utiliser pour ses sculptures. Sa vie à Varengeville est largement documentée par les nombreuses photo- graphies prises par Mariette Lachaud, une proche du couple Braque qui se fond dans leur quotidien et photographie les lieux de vie, l’atelier, l’artiste au travail, les visiteurs et amis qui se présentent.
En 1937, le sculpteur américain Alexander Calder et le peintre catalan Joan Miró passent tous les deux l’été à Varengeville : ils contribuent à la maquette de la Maison suspendue de Paul Nelson et ce dernier acquiert plusieurs de leurs œuvres, Miró allant jusqu’à réaliser une monumentale fresque dans son salon. Miró et sa famille feront de nouveau un séjour prolongé de près d’un an à Varengeville, entre l’été 1939 et mai 1940 et le village normand est le berceau de l’une des séries les plus emblématiques de son travail, les Constellations. Réalisées dans les heures sombres du début de la seconde guerre mondiale, elles dégagent une puissance formelle et chromatique impressionnantes.
Collections permanentes
Larousse Dictionnaire de français
- Démon (nom masculin) : chez les Anciens, esprit bon ou mauvais, que l’on supposait attaché à la destinée de l’individu ou de la communauté.
Diable, ange déchu qui habite l’enfer et tente les hommes ; Satan
Personnification des tentations, des vices et des instincts : Le démon de la curiosité.
Génie familier qui semble nous guider : Un démon intérieur lui suggérait toujours cent sottises à faire. Personne dangereuse : Cette femme est un démon.
Enfant turbulent, espiègle : Oh ! Le petit démon !
- Merveille (nom féminin) : Chose qui cause une grande admiration par sa beauté, sa grandeur, sa valeur.
Toute chose remarquable d’une rare perfection : Cette liqueur est merveilleuse
La dénomination « art moderne » recouvre une période de la création artistique qui s’étend, environ, des années 1880 aux années 1960. On relève à son sujet une succession de mouvements en « -isme » tels le Postimpressionnisme, le Fauvisme, l’Expressionnisme, le Cubisme, le Futurisme (italien), le Constructivisme (russe), le Suprématisme (Malevitch), le Dadaïsme, le Néoplasticisme (Mondrian) le Surréalisme (international)..., autant de termes plus ou moins revendiqués par leurs protagonistes. On constate pour ces différents courants des préoccupations communes : l’abandon du réalisme au profit de la recherche d’un langage nouveau, l’incongruité de l’espace de représentation, la déformation et l’exagération des figures et des couleurs, l’expérimentation de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux... Les artistes modernes interprètent les formes plutôt qu’ils nelescopient.
Ils puisent leur inspiration dans le monde industriel et mécanique, utilisent des objets nommément primitifs comme modèle d’élaboration pour leur propre travail. On parle pour cette période de « primitivisme». Les jeunes qui décident vers 1890 de s’écarter des chemins battus se réfèrent plus ou moins à Claude Monet (1840-1926), Toulouse Lautrec (1864-1901), Paul Cézanne (1839-1906), Vincent Van Gogh (1853-1890), Paul Gauguin (1848-1903), Gustave Moreau (1826-1898) ou Odilon Redon (1840-1916)... Quelques-uns deviendront des expressionnistes, d’autres se rapprocheront (ou seront rapprochés) du Symbolisme, d’autres encore (ou les mêmes) représenteront l’Art nouveau, certains se dirigeront vers l’abstraction lyrique (tachiste) ou géométrique, d’autres reviendront à une tradition « perdue », tous garderons néanmoins cette tradition en mémoire, citant, déjouant les codes de représentation. Enfin, est-il besoin de préciser qu’il existe pour cette période, comme pour d’autres de l’histoire de l’art, un certain nombre d’individualités artistiques qu’il est difficile de classer. L’ « isme » qui leur correspondrait le mieux serait alors, peut-être, celui de l’individualisme.