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Reconstruire... les terres brisées

30 Novembre 2024 - 2 Juin 2025
Reconstruire... les terres brisées

                  Reconstruire... les terres brisées

                        Une exposition du Temps des Collections

                  Du 30 novembre 2024 au 2 juin 2025 au musée de la Céramique de Rouen

 

À l’occasion de la célébration des 160 ans de la création du musée de la Céramique de Rouen et des 40 ans de son installation dans l’hôtel particulier d’Hocqueville, cette présentation thématique inédite des collections du musée de la Céramique propose d’explorer les dimensions matérielles, techniques et sensorielles de la terre brisée, réparée, sublimée.

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Jatte, décor au vase Médicis vers 1760 Coll. musée de la Céramique, Rouen

© Agence Albatros / Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

 

Elle s’intéresse également à la dimension symbolique de la céramique cassée et reconstruite (temps qui passe, fragilité de la vie, impermanence, image de l’union d’un couple, résilience, renaissance…).

En raison de son matériau constitutif, une céramique, qu’elle soit porcelaine, grès ou faïence, est susceptible d’être soumise à de nombreuses altérations. Souvent fragile et délicate, elle est constamment confrontée à son plus grand péril : la casse. Mais pas seulement !

En effet, dès sa cuisson, la céramique la plus ingénieusement conçue peut connaître les affres de la détérioration, sous l’effet de la chaleur intense du four : fusion de plusieurs pièces entre elles, déformation ou effondrement d’un pichet sur lui-même, éclatement ou craquèlement de l’émail d’une assiette, couverte d’un rafraîchissoir qui coule, pigments colorés qui fusent dans les creux d’une écritoire…

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Plaque de poêle décorée d’un singe peintre (avant et après restauration) 18e siècle Coll. musée de la Céramique, Rouen
© Agathe Petit / Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

 

Si la pièce de céramique a surmonté cette première épreuve, les risques pour son intégrité sont toutefois loin d’être écartés.
Utilisée quotidiennement, manipulée plus ou moins soigneusement, chahutée par l’énergie d’un chat un peu joueur, résistant résolument aux coups de fourchette et de couteau qui laissent sur son revêtement de fins réseaux de rayures, elle se brise lorsqu’elle est lâchée, poussée, qu’elle nous échappe des mains accidentellement, souvent avec grand bruit.

Parfois, une céramique est cassée volontairement pour de multiples raisons : politiques, morales, artistiques, esthétiques, voire émotionnelles et symboliques.
Elle peut également être retrouvée en multiples fragments à l’occasion de fouilles archéologiques, qui révèlent ces témoins abîmés du passé.

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Décor d’après Odoardo Fialetti Pichet, Vénus et l’Amour endormis 1708

Coll. musée de la Céramique, Rouen © Agence Albatros / Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

 

Enfin, tels les bois flottés, les tessons de céramiques, lessivés par les éléments, parsèment les plages de sable blanc des mers et océans et font le bonheur des collectionneuses et collectionneurs.
Que faire alors de ces morceaux ? Les recoller, effacer ces accidents avec plus ou moins de réussite, les conserver tels quels, en garder la mémoire dans le corps de la céramique ? Sublimer ces fêlures
et ces cassures ? Les réparer soi-même ou faire appel à des professionnels de la restauration ?

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Au début du 20e siècle, le métier itinérant de raccommodeur de faïence, qui se déplace de ville en ville pour rapiécer la vaisselle, connaît toujours un grand succès : jouant des agrafes, des fils de fer et de la colle animale pour recoudre les céramiques, ces femmes et ces hommes, célébrés dans une chanson de Berthe Sylva en 1929, contribuent à prolonger l’existence d’un élément central du patrimoine familial.

Aujourd’hui, les restauratrices et restaurateurs du patrimoine, grâce à leur savoir-faire, aux techniques modernes et suivant une déontologie rigoureuse, ont pris le relais de ces magiciens de la terre et contribuent à oeuvrer à la préservation de notre patrimoine commun.

Cartels adaptés, dispositifs sonores et ateliers… Le musée de la Céramique se met à la hauteur des plus jeunes.

 

Commissariat : Marie-Lise Lahaye, conservatrice et directrice du musée de la Céramique et du Secq des Tournelles.

Entrée libre et gratuite

1 rue Faucon ou 94 rue Jeanne d'Arc, ROUEN
02 76 30 39 26
info@musees-rouen-normandie.fr

Horaires
Musée ouvert au public tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h.