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Sphère céleste et sphère terrestre

Date : 1725

Manufacture de Madame Le Coq de Villeray, peintre Pierre II Chapelle

Ces deux sphères provenant du château de Boisguilbert (Seine-Maritime) ont été réalisées dans l’ancienne fabrique d’Edme Poterat, dirigée depuis 1722 par Madame Le Coq de Villeray. Leur décor a été peint par Pierre II Chapelle (1695-1730) en 1725.

La Sphère céleste fait écho à celle commandée par Louis XIV au cartographe Vincenzo Coronelli, reproduite en 1684 dans un recueil de gravures, le Livre des Globes. Les constellations, symbolisées par des figures zodiacales ou mythologiques, sont représentées dans la configuration qu’elles avaient le jour de la naissance du roi. Les quatre éléments apparaissent sur le piètement, sous la forme de leurs divinités tutélaires : Junon pour l’Air, Amphitrite pour l’Eau, Cérès pour la Terre et Vulcain pour le Feu. Sur les volutes sont peintes les différentes conceptions du système solaire à travers les âges. Le mouvement annuel de la Terre est figuré sur le piédouche avec Mars, Vénus et Mercure, tandis que la Lune, le Soleil, Jupiter et Saturne ornent le socle.

Le décor de la Sphère terrestre s’inspire des gravures de Guillaume Delisle exécutées autour de 1700. Trente-six fuseaux de dix degrés divisent la surface du globe et les principales routes maritimes sont tracées, agrémentées de navires et de monstres peuplant l’océan. Le piètement accueille les figures allégoriques des saisons : Flore pour le Printemps, Cérès pour l’Été, Bacchus pour l’Automne et Vulcain pour l’Hiver. Sur les volutes, trois des sept arts libéraux (la Grammaire, la Musique, la Géométrie) auxquels Pierre Chapelle a ajouté la Peinture, sont peints sous forme de trophées. Les continents sont représentés sous leur apparence animale sur le socle : le cheval pour l’Europe, le lion pour l’Afrique, l’éléphant pour l’Asie, le crocodile pour l’Amérique.

L’existence de deux paires de sphères semblables est attestée au XVIIIe siècle : au château de Choisy et dans la bibliothèque du trésorier des États du Languedoc, Joseph Bonnier de La Mosson. Elles ont aujourd’hui disparu.